Monet, ce n’est qu’un œil, disait Cézanne qui le jalousait.
Pourtant si les cubistes héritiers du maître d’Aix ont mené
la peinture à une impasse, ceux du Havrais sont éternels,
qui tentent de saisir ce qui, par nature, est insaisissable.
Claude Monet attribuait à Jongkind l’éducation de son œil,
mais c’est bien Eugène Boudin qui lui mit le pied à l’étrier.
Accompagnant les deux sur le motif, il tenta sans cesse
de capter la lumière changeante des ciels normands.
Plusieurs années avant que Claude Monet ne s'empare du sujet,
les plages normandes deviennent le terrain de jeu privilégié
du peintre Eugène Boudin. Peignant sur le motif et observant
sans idées préconçues la mer et les élégantes qui s'y reflètent,
c'est à Deauville et Trouville qu'il découvre sa propre lumière.
L’exemplarité de l’impressionnisme tient à la nature même
des interrogations que le mouvement eut à affronter,
au premier rang desquelles le rapport fondamental
entre l’œil du peintre et la lumière du monde.
De temps à autre, Les dessous du visible laisseront
la place à une nouvelle chaîne, l’Histoire en Peinture.
Il ne s’agira pas d’y explorer la peinture, mais de conter
l’histoire et les mythes qui ont inspiré les peintres,
croquis, fresques, toiles ou tableaux à l’appui.