On ne connaît de Diego Velázquez ni esquisses ni dessins,
et tout indique qu’il attaquait directement ses toiles avec ses
pinceaux et ses couleurs, desquels a jailli la peinture pure.
« Noli me tangere », dit Jésus ressuscité le dimanche
de Pâques à Marie-Madeleine, en larmes près du tombeau.
« Ne me touche pas, je ne suis pas encore monté vers mon Père ».
Et il aurait pu ajouter : « Je ne suis plus tout à fait un homme,
pas encore un dieu, et là tu me chatouilles ».
Il faut pour protéger le songe le recouvrir d’un voile.
Et quoi de mieux que le voile du silence ?
Si le symbolisme est l’art du silence, des regrets,
Arnold Böcklin est le peintre de la mélancolie.
Jan van Eyck n'a pas qu'inventé la peinture à l'huile,
il a également inventé le portrait psychologique.
Sous la froideur apparente, la passion charnelle...
Avec L'empire des lumières, Magritte n'a pas peint le rêve,
mais plutôt une sorte de prélude à la nuit d'un rêveur.
Il est LE peintre surréaliste car, au lieu de nous imposer
son imaginaire, il nous invite à développer le nôtre.